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L’OUBLIÉ

ment, affectueusement. « Je vois avec bonheur, disait-elle, en terminant, que vous ne vous inquiétez pas de l’avenir, bien que vous ayez tout perdu, comme nous disons dans le langage de la terre. Cultivez cette généreuse disposition. Fiez-vous à Dieu, il saura vous donner ce qu’il vous faut. On l’oblige quand on se jette avec confiance dans ses bras. Faut-il vous dire de vous dévouer au soin des blessés ? C’est l’œuvre que Dieu met sur votre chemin. Puisqu’il l’y met, c’est qu’il veut qu’elle soit vôtre.

« Ces merveilleuses fleurs de courage, de générosité que vous avez sous les yeux, et qui vous charment et vous éblouissent, ont toutes une même tige, l’amour de Dieu. Vous avez le bonheur de vivre parmi des saints. Rien n’est plus fortifiant, plus salutaire : car rien n’apprend mieux à connaître Dieu. Si nous connaissions Dieu comme les anges, disait saint François d’Assise, nous l’aimerions comme eux. »

Ce qu’Élisabeth disait de son état d’âme avait fait songer la grande religieuse et