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V


Sur le doux visage d’Élisabeth, il n’y avait plus trace des piqûres des moustiques. La peau avait repris sa finesse, sa blancheur nacrée, et la robe noire que l’orpheline portait faisait ressortir sa fraîche pâleur. Si Élisabeth n’avait pas la beauté régulière, elle avait la grâce, le charme ; et la tristesse qui voilait les premiers rayonnements de sa jeunesse la rendait singulièrement intéressante.

– Il me semble que je l’aime chaque jour davantage, disait Mlle Mance à sa courageuse Geneviève.

– C’est comme moi, répondait la bonne fille. Elle est si seule au monde, la pauvre enfant, et la jeunesse c’est si beau… Puis