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L’OUBLIÉ

son visage et ses mains avaient été si cruellement ravagés par les moustiques, que personne n’aurait pu dire si elle était jolie. Mais, lorsqu’elle se leva et remercia M. de Maisonneuve, chacun fut charmé de sa grâce modeste.

Son regard qui rayonnait de joie, de tranquille innocence, et ses paroles simples et vraies émurent tous les cœurs.

— Mon enfant, répondit le noble Maisonneuve, vous avez des droits sacrés à notre protection et, au besoin, nous mourrions tous pour vous défendre. Mais, sans la capture du chef iroquois, je n’aurais pu vous racheter, malgré toute ma bonne volonté. Il y a ici quelqu’un qui a plus de droits que moi à vos remerciements.

Maisonneuve avait pris le bras d’un homme au regard d’aigle, à la chevelure un peu fauve, à la taille droite, élancée, vigoureuse.

— M. Closse, dit-il, présentant le héros de Ville-Marie à la jeune fille. C’est lui qui a fait l’Iroquois prisonnier et, dans la