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L’OUBLIÉ

au bout de laquelle flottait un chiffon blanc. Elle était coiffée de feuillage, ses longs cheveux flottaient au vent. La joie rayonnait sur son visage ravagé par les moustiques ; et toute baignée de larmes heureuses, elle envoyait mille saluts, mille tendresses à ses compatriotes inconnus.

Le canot semblait voler sur les eaux qui se teignaient de rose ; il traversa, sans presque dévier, le grand courant et fut bientôt parmi les joncs et les glaïeuls qui abondaient au bord du fleuve.

Toutes les mains se tendirent vers la jeune fille ; mais un geste du capitaine du canot arrêta son élan.

L’Iroquois s’était levé, effrayant et superbe. Appuyé sur son aviron, il promena sur les Français son regard flamboyant, et dit avec une politesse étrange et hautaine :

— L’une de nos capitainesses avait adopté la jeune captive : elle en aurait fait la femme d’un grand chef. Mais pour faire