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L’OUBLIÉ

Mais, dans l’émoi général, quelqu’un s’était souvenu d’elle : et une huronne enveloppée d’une couverture aux couleurs éclatantes accourait par le sentier. La neige soulevée par ses raquettes formait autour d’elle comme une blanche nuée et bientôt elle fut à la maison.

Élisabeth, dans son trouble, avait oublié de barricader la porte. L’indienne entra doucement et l’aperçut affaissée contre le plancher.

— Je t’apporte des nouvelles, dit-elle, sans prendre le temps de respirer.

La jeune femme qui ne l’avait pas entendue entrer bondit sur ses pieds.

Quelques jours auparavant, elle avait été marraine de cette huronne ; elle s’en savait aimée, et son air joyeux calma soudain l’horrible angoisse. Pourtant elle resta muette, la joie l’étouffait.

— C’est au Coteau du Moulin que tout s’est passé, continua la sauvagesse, dont les yeux brillaient de plaisir. Les Iroquois s’étaient emparés de la redoute, mais