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L’OUBLIÉ

« Pendant vingt-deux ans, il fit tous les labours de printemps et d’automne. Les paysans du voisinage, quoique fort endurcis au travail, s’étonnaient de voir ce moine infatigable toujours à l’ouvrage… Quand il mourut, on prit sa charrue et on la porta à l’église où on la suspendit comme une relique… » J’incline à croire, ajoutait le major, que les plus illustres guerriers avaient moins de vrai courage, moins de volonté que cet homme-là.

— J’espère que vous n’avez pas résolu de l’imiter, répondait plaintivement sa femme.

— Non, disait-il allègrement. Avant tout, je suis soldat.