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L’OUBLIÉ

des baguettes magiques, c’est l’amour qui l’a, et Élisabeth trouva son rude foyer le plus doux du monde.

Les redoutes adossées à la maison, les meurtrières pratiquées le long des murs ne suffisaient pas à lui donner la sensation de l’insécurité. La sombre maison où elle allait vivre avec son mari lui semblait faite de rayons ; c’est avec ravissement qu’elle se mit à s’installer. Pigeon et Flamand, les deux domestiques du major, étaient tout zèle, tout empressement pour leur jeune maîtresse ; mais le major se plaisait à l’aider. Il la suivait du regard pendant qu’elle allait et venait, défaisait ses paquets. Sa jeunesse, son bonheur, sa confiance, les dangers qui l’environnaient, éveillaient en son cœur un sentiment poignant et tendre.

Voyant que les domestiques s’étaient retirés, il l’attira à lui, et posant sa main sur sa tête blonde, lui dit :

« Je voudrais avoir la toute-puissance.

— Pourquoi, demanda-t-elle, riant, pour anéantir les Iroquois ?