mandait l’expédition, fut blâmé pour avoir quitté son poste sans ordre.
Blessé de ces reproches, Dupuis vint se fixer à Montréal. Comme il était très entendu au métier des armes, Lambert Closse se décida à lui abandonner la direction de la petite garnison. Il voulait se mettre sérieusement à défricher : des entrailles de la terre, il voulait arracher pour son Élisabeth, le pain, les fleurs, les fruits.
La jeune femme ressentit une grande joie de sa décision. Elle aurait son mari plus à elle, leur intimité ne serait pas sans cesse troublée. Sans doute, ils allaient se trouver bien isolés, plus exposés. Mais se sentir passionnément aimée d’un homme héroïque donne bien du courage à une femme ; et c’est le cœur joyeux qu’Élisabeth quitta le fort pour s’établir presque en plein bois avec son mari.
La clairière avec ses souches était laide à voir. Dans la grande maison ajourée de rares fenêtres, à peine meublée, rien ne charmait le regard. Mais la plus puissante