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AUX CANADIENNES

rend un peuple sobre ni avec des lois, ni avec des discours. Il y faut l’influence de la mère, de la sœur, de l’épouse, de l’amie.

Si en Norvège la lutte anti-alcoolique a eu de si magnifiques résultats, on l’attribue à l’ardeur avec laquelle les femmes s’y sont jetées.

Pour enrayer le mal de l’alcoolisme, l’homme peut bien fournir la machine, si l’on ose ainsi parler, mais non la vie qui doit l’animer — non la vapeur.

C’est la femme qui est l’âme du foyer, c’est elle qui communique et ranime les sentiments mobiles éternels des actions — c’est elle qui entretient au foyer le feu céleste.

La femme a le devoir de sanctifier la vie de famille, elle a le devoir d’ennoblir les rapports sociaux.

Ah ! Mesdames, si l’on pouvait vous débarrasser des idées fausses qui se respirent partout, qui nous ont valu tant de lignées d’ivrognes !…

Certes, les Canadiennes ne sont pas contre la tempérance, mais la plupart croient qu’il n’y a pas de mal à boire avec modération. Pour celles-là l’alcool est encore un aliment, un apéritif, un digestif, un fortifiant.