nuisibles à mon âme ? S’il y a du danger dans les rudes antipathies qui déchirent le cœur, dans les révoltes, les dégoûts de tous les instants, il y en a aussi dans les douceurs de la vie, il y en a surtout dans les transports, dans les enivrements du bonheur. Ceux-là les redouterais-je beaucoup ?… Me faudrait-il bien du temps pour m’y résigner ?… Oh ! qu’on est peu sincère, même avec soi-même.
Pourquoi ne pas me l’avouer ? Je voudrais aimer comme les autres adorent, et je n’espère pas aimer jamais personne ainsi. C’est là mon angoisse, ma plus cruelle souffrance – la souffrance où toutes les autres se perdent. Mais avoir d’autres dieux que Dieu ne serait-ce pas le malheur suprême ?
n assure que la patience et la volonté font des miracles. La vie de famille la plus amère pourrait donc s’adoucir. Chez n’importe qui, il y a du bon. Mais nous vivons inconnus les uns des autres. La vie intérieure est impénétrable.