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AUX CANADIENNES

Les résultats bien qu’appréciables ont-ils répondu aux efforts ?… Hélas ! non. Loin de là. L’alcool règne encore. Et avec quel dommage pour le bonheur de tous !

Que de foyers ruinés, désolés, déshonorés ! que de talents perdus ! quelle consommation de vies, de jeunesse et de forces !

Personne n’y saurait songer sans alarmes. Il faut donc continuer la lutte et il faut que tout le monde s’y jette.

L’on me charge, Mesdames, de vous dire ce que la patrie attend de vous en ce grave péril. Daignez m’accorder une attention sérieuse. Il s’agit de tout notre avenir. Intérêts physiques, intérêts moraux, intérêts nationaux, intérêts éternels, tout est en jeu.

L’avez-vous compris ? dans le mouvement de tempérance, avez-vous mis votre influence — cette influence si puissante ? Êtes-vous bien sûres, Mesdames, d’être innocentes de nos maux ?

Je vous entends vous récrier : « Mais qui désire plus que nous voir l’ivrognerie disparaître ? qui en a plus souffert ?… »