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L'OBSCURE SOUFFRANCE

— « Sa volonté ! répéta-t-il avec adoration. Tout est là, mon enfant, et quoi qu’il nous en semble, sa volonté est pour chaque âme la beauté idéale. Courage ! De vos dégoûts, de vos tristesses, de ces amères humiliations, de ces vulgaires souffrances contre lesquelles votre fierté se révolte, il faut faire un poème divin qui ravisse Notre Seigneur. Chrétienne, aujourd’hui vous acceptez la croix en pleurant ; viendra un jour où vous l’aimerez et, à l’aimer, vous aurez une joie infinie. »

L’absolution me remplit d’une paix très douce. « Savez-vous, me demanda le religieux pendant que j’essuyais mes larmes, ce que l’Église fait dire au prêtre après les paroles du pardon ? » Et, visiblement attendri, il répéta en français ce qu’il venait de dire : « Par la passion de Notre Seigneur Jésus-Christ, par les mérites de la vierge Marie, par les mérites de tous les Saints, que tout ce que tu souffriras, que tout le bien que tu désireras faire, serve à expier tes péchés et à t’obtenir le bonheur éternel. »

Tout ce que tu souffriras, tout le bien que tu désireras faire… Ô maternelle tendresse de l’Église ! ô grâce d’être catholique !