Page:Conan - L'obscure souffrance (suivi de Aux Canadiennes), 1919.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
L'OBSCURE SOUFFRANCE

Maintenant, je n’en suis plus capable. Dans un salon, je me trouve dépaysée. Je sens que je n’ai pas la mentalité des autres. L’habitude du repliement sur soi-même prépare mal aux conversations légères. Je l’ai bien éprouvé ! Et ce n’est pas sans quelque dépit que je songe après coup à ce que j’aurais pu dire d’aimable et de piquant.


20 août.



Dans les sermons de Bossuet, je viens de lire : « La plus folle des folies, c’est de ne pas aimer Dieu. »

J’en suis profondément convaincue. Mais, excepté aux jours les plus vifs de croyance et de grâce, l’amour de Dieu me laisse insensible.

C’est que j’ai l’âme enténébrée. Mais, quand l’enveloppe de chair tombera, quand j’entrerai dans la lumière ? « Ô cœur humain, si tu savais ! » dit Bossuet.


2 septembre.



Sur la terre, ils sont rares ceux qui connaissent les grandes joies. Et que durent-