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L'OBSCURE SOUFFRANCE

tantôt ensoleillé, et toujours sans boue, sans cailloux, sans ornière ?

9 août.


Jenvie les grands théologiens, tous ceux qui se vouent à l’étude et à l’espoir des choses éternelles.

Sur la béatitude céleste, la lumière nous manque bien, mais ne savons-nous pas à peu près ce qui nous attend ici-bas ?

D’abord, il faut vieillir, et c’est bien amer. Si décolorée, si difficile que soit ma vie, avec quelle tristesse je vois maintenant fuir les années. Quels regrets infinis quand le glas de ma jeunesse sonnera, quand il faudra l’ensevelir.

C’est que je pense, c’est que je sens, comme si ce monde était la scène éternelle.

Ah ! notre incurable imbécillité !

17 août.


Agréable soirée chez Mme R... et j’ai pu y aller, ce qui est rare. Il y a quelques années, je m’y serais, je crois, franchement amusée.