a biographie de Mme Carlyle que je viens de finir me fait songer. Elle était protestante ; elle n’avait donc qu’un christianisme bien amoindri. Cependant elle s’est immolée jusqu’à la fin, sans que son illustre mari s’avisât de s’en apercevoir.
Remplir parfaitement ses devoirs les rend peut-être plus doux. Serais-je aussi malheureuse, si je n’avais rien à me reprocher, si j’avais le beau don de m’oublier ?
Dans la famille, supporter ne suffit pas. Ai-je eu la tendre indulgence, les soins attentifs, caressants ? Ai-je fait mon devoir avec une abnégation véritable ?… Les résolutions ne serviraient pas à grand’chose. Je reste où je dois être, mais ballottée par mes impressions comme une bouée au milieu des flots.
omment s’habituer à jeûner de toute sympathie, de toute joie ? On dit que la vie passe vite, si vite que ses joies ne valent pas la peine d’être désirées. Est-ce vrai ?… Au