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qui infectaient l’atmosphère. En tout temps, par les chaleurs les plus suffocantes comme par les froids les plus rigoureux, de cinq heures à huit hrs. du matin, le P. Mathieu ne quittait pas le saint tribunal. Il y revenait dans la matinée et parfois y restait jusqu’à une heure avancée de la nuit.

Un jour qu’à onze heures du soir il sortait du confessionnal, fatigué et tourmenté par la faim, quatre matelots se présentèrent, demandant à se confesser. « Vous reviendrez demain matin, » dit-il avec quelque impatience.

Une vieille femme s’approcha alors du prêtre, et lui montrant de la main les matelots, qui s’éloignaient dit à voix basse. « Reviendront ils ? » Rentrant aussitôt en lui-même, le Père courut après les matelots, les ramena, et après avoir entendu leur confession, les fit manger avec lui et les renvoya contents. Il remercia ensuite la pauvre femme « dont, disait-il, le Saint-Esprit s’était servi pour le reprendre ».

Tous les marchands de poisson se succédaient autour du confessionnal, dit son biographe, et les allumeurs de