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ment le plus extrême. Une abjecte masure, entre des établis et des dépôts de sel, servait de couvent. La chapelle était horriblement pauvre.

Mais on y vit bientôt accourir non seulement des catholiques, mais des protestants de haut rang. Car le P. Mathieu possédait au souverain degré le don enchanteur de l’éloquence, et tout en lui rehaussait ce don.

Encore dans la première fleur de la jeunesse, il avait cette pure, cette rayonnante beauté que l’on attribue aux anges, et une magie enlaçante, un magnétisme céleste.

Les protestants le subissaient comme les catholiques. Un membre distingué de l’église anglicane écrivait en 1826 :

« Nous-même, nous sommes allé plus d’une fois entendre ce prédicateur, et toujours avec la ferme résolution de ne pas permettre à notre jugement de se laisser influencer par le charme de sa personne. Pour plus de sûreté, nous nous étions même, à l’avance, armé d’un esprit de critique poussé jusqu’à l’âpreté ; et cependant quelques minutes s’étaient à peine