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La vénération du peuple menaçait de tourner à l’idolâtrie, mais son immense popularité n’enivra jamais le P. Mathieu. Il resta humble et conserva toujours une simplicité incomparable.

Lorsqu’on lui parlait des prodigieux services qu’il avait rendus : « Ah, ne me louez pas, s’écriait-il, que n’ai-je tout fait avec pureté d’intention ! »

Son labeur était incessant, tout-à-fait surhumain. Il n’en jeûnait pas moins très rigoureusement : « Je suis l’homme le plus fort de l’Irlande », répondait-il, quand on le pressait de se ménager.

La longue famine qui sévit, et toutes les calamités qui s’en suivirent inondèrent son âme de tristesse et de douleur. Jamais sa charité ne brilla d’un éclat plus céleste que pendant cette période épouvantable, mais sa merveilleuse santé s’altéra. Pendant le carême de 1848, qu’il observa, avec son austérité ordinaire, une attaque de paralysie mit sa vie en danger.

Il se rétablit, mais au lieu de s’accorder le repos que les médecins prescrivaient, il voulut tenir la pro-