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enfin, dit son biographe, Dieu parla et n’attendant rien de lui et tout de Dieu le religieux annonça qu’il fallait travailler à former une société de tempérance.

Sa détermination causa du mécontentement à Cork. On le plaignit d’avoir, par excès de bonté, cédé aux obsessions des fanatiques. Le respect sans bornes qu’il inspirait ne permettait pas de suspecter ses motifs. Pour les habitants de Cork, il personnifiait la charité. Cependant, il ne vint presque personne à la première réunion convoquée à l’école que le P. Mathieu avait fondée. « Mais, dit-il, si parce que nous allons essayer une seule âme pouvait être sauvée de la mort éternelle, notre récompense ne serait-elle pas suffisante ? Après avoir mûrement réfléchi, j’ai fini par croire que ni vous, ni moi, ni personne en bonne santé n’a besoin des liqueurs qui enivrent ; je vous exhorte donc à suivre mon exemple. »

Et, le premier, il prit l’engagement de l’abstinence totale.

À la seconde réunion, l’auditoire fut assez nombreux. L’école devint