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coolisme fait plus de mal que la peste, la famine et la guerre. Dans les salons dorés comme dans les taudis, son zèle s’était heurté au même obstacle hideux et terrible ; cependant la pensée d’une ligue contre l’ivrognerie ne lui était jamais venue.

Des protestants de Cork en eurent la première idée. Ils résolurent de former une association de tempérance, mais leurs louables efforts demeurèrent sans résultats. Pour les habitants de Cork, cette doctrine de la tempérance absolue tenait de la folie, et des insensés ou des hypocrites pouvaient seuls la propager.

Mais William Martin, — le plus ardent zélateur de l’association — était un homme d’énergie et de persévérance. Les déboires ne le firent point renoncer à son dessein, et voyant que lui et ses congénères n’arrivaient qu’à se faire traiter de fanatiques ou d’hypocrites, il s’adressa au P. Mathieu et le supplia de prendre en mains la formation de la société de tempérance. Il n’eut jamais osé imaginer l’extension qu’allait prendre le mouvement, — on ne compte pas