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JEANNE LE BER

verture pratiquée à la porte, et dans le sanctuaire de la chapelle, du côté de l’épître, il y avait une grille par où elle pouvait se confesser et communier.

Personne n’entrait dans sa cellule, sauf son père, deux fois l’an. Elle gardait un perpétuel silence, et ne voulait rien voir, pas même le ciel.

Dans cette profonde solitude de l’esprit et du cœur, Jeanne eut à supporter durant de longues années, tout ce que les épreuves intérieures ont de plus accablant, de plus amer.

L’aridité, la sécheresse, la désolation avaient remplacé les transports de l’amour. Jésus-Christ, qui l’avait attirée si suavement, si puissamment, semblait la repousser à jamais. Il la laissait comme glacée et sans vie à ses pieds.

C’est qu’il voulait la détacher de tout, être aimé pour lui-même. Jeanne le comprenait ; elle bénissait ses rigueurs, ses ap-