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ÉLISABETH SETON

difficultés, très naturelles dans une œuvre telle que celle où je me suis engagée. Mais il semble que notre adoré Seigneur ait dessein qu’elle obtienne un plein succès, tant il y a engagé de sujets excellents. Nous sommes douze maintenant, et autant attendent leur admission. J’ai une très grande école à surveiller, avec la charge de donner l’instruction religieuse à toute la contrée environnante. Tous ont recours aux Sœurs de Charité, qui sont, nuit et jour, dévouées aux malades et aux ignorants. Notre saint évêque a l’intention de transférer quelques-unes d’entre nous à Baltimore afin qu’elles y accomplissent les mêmes offices qu’ici. La maison que nous avons est très bonne, bien que ce ne soit qu’une log-house elle restera la maison mère, et la maison de retraite dans tous les cas… Il y a grand espoir que ce qui s’est commencé ici soit le germe d’un bien immense à l’avenir. »


Dès ces premiers mois, la maison entretenait, plus de quarante enfants pauvres, et, avant la fin de l’année, ce nombre s’était fort augmenté.

William et Richard, les deux fils de la mère Seton, avaient été admis au petit séminaire du Mont Sainte-Marie. Elle avait auprès d’elle ses trois filles Alma, Catherine et Rebecca, qui lui donnaient tous les contentements possibles ; l’union la plus tendre régnait entre les sœurs, et la courageuse fondatrice ne cessait de remercier Dieu des consolations qu’il lui envoyait. Elle pressait Mme Sadler, qui lui semblait incliner vers le catholicisme, de venir passer quelque temps à Saint-Joseph.

« La seule pensée de votre visite, lui disait-elle, nous cause une joie que vous ne sauriez imaginer. La solitude de nos montagnes, le silence des tombes d’Harriet et de Cécilia, vos petits enfants courant et sautant à travers nos bois, cueillant pour vous à chaque pas les fleurs sau-