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ÉLISABETH SETON

malaise. Mon très cher Seigneur, que vous êtes bon pour moi ! Vous avez véritablement exaucé ma prière en me donnant de souffrir pour vous, afin d’expier mes offenses ; et de pouvoir espérer que l’heure de la mort étant venue, je passerai de ce monde entre les bras de votre miséricorde. Oh ! combien est précieuse maintenant chaque heure du temps qui me reste. Pas un instant n’en doit être perdu ! Chaque pensée, parole, action, ne doit plus tendre qu’à un seul objet.

« La dernière confession que j’ai faite m’a laissée sous une impression de paix que mon âme n’avait plus connue depuis le départ de notre chère, douce Harriet. La mort ne m’apparaît plus sous cet aspect effrayant. Je puis maintenant y penser avec un grand calme. Mes souffrances de chaque jour me deviennent, je le vois, d’heure en heure, plus précieuses, bien qu’il m’arrive quelquefois de me sentir comme épuisée, et même de souhaiter d’être délivrée. Mais je vois plus souvent encore, qu’au milieu de mes souffrances les plus douloureuses, je prie Notre Seigneur qu’il ajoute encore à la part qu’il m’a faite, afin qu’il me purifie et me forme pour lui-même. Je ne saurais m’empêcher de croire que j’approche rapidement du terme de mon exil. Le pèlerinage a été pénible. La montagne a été bien rude à gravir ces derniers mois… »


5 mars.

« Les jours où je suis privée de la sainte communion, je ne me sens plus la même créature. Je sens tellement plus de consolation maintenant qu’autrefois, dans mes communions ! Selon nos besoins, Il nous donne. La mort et l’éternité sont constamment devant mes yeux. D’où vient cela ? C’est que vous m’avez donné quelques souffrances, très cher Seigneur, quelques souffrances avec quelques malaises… Vous m’avez fait sentir, ô mon cher maître, la vanité des choses terrestres, et maintenant je soupire après