lège pour les jeunes gens à Baltimore, lui proposa d’ouvrir dans la même ville une école pour les jeunes filles.
« Venez chez nous, Madame Seton, lui dit-il, nous vous aiderons à mettre vos enfants à l’abri des dangers qui les menacent ici. Vous-même, vous trouverez à Baltimore plus de consolations pour votre foi. »
XVIII
En effet, Élisabeth se trouva à Baltimore dans une sorte de paradis.
« C’est presque à faire tourner mon pauvre esprit, écrivait-elle à Cécilia Seton. Des messes depuis l’aube du jour jusqu’à huit heures. Mon appartement si charmant, si commode : il touche presque à la chapelle. Les vêpres et la bénédiction, tous les soirs. Tous les cœurs nous font des caresses. Dans les yeux de chacun, des regards de bienveillance et de paix. »
Comme l’avait prévu M. du Bourg, l’établissement de Mme Seton prospéra. Mais, non contente de se dévouer aux jeunes filles riches qu’on lui confiait, Élisabeth rêvait d’ouvrir ses bras aux enfants pauvres et à tous les malheureux.
Un matin, après avoir communié dans la chapelle du séminaire de Sainte-Marie, elle exposait à Notre-Seigneur ce besoin de son cœur, quand un nouveau converti, M. Cooper, vint s’agenouiller près d’elle.
« Ah ! très doux Sauveur, dit-elle, comme involontairement, quelles grâces j’obtiendrais de votre bonté, si vous vouliez seulement me confier le soin des pauvres petits enfants. Voilà M. Cooper qui est là en prière. Il a de l’argent : si vous vouliez lui inspirer d’en donner un peu, pour qu’on puisse apprendre à ces pauvres petits à vous connaître et à vous aimer. »