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ÉLISABETH SETON

née même (1806), car on ne sait où le fanatisme se serait arrêté.

«  La populace s’est rassemblée pour jeter à bas notre église et, y mettre le feu, écrivait Mme  Seton à Antonio Filicchi. On l’a dispersée ; mais un constable a été tué et d’autres ont été blessés. Il était grand temps qu’on intervînt ! la croix avait été arrachée. Le maire a fait une proclamation pour arrêter le mal. Nos messieurs, près de l’église, ont eu un triste moment. »

En faisant perdre à Madame Seton son emploi, on avait espéré réduire les converties à la misère aiguë. Mais Antonio Filicchi, qui se trouvait alors à Londres, vint promptement et, noblement au secours de la veuve de son ami.

« Si ceux qui sont dans les pleurs méritent d’être appelés bienheureux, vous, ma bien-aimée sœur, vous êtes en effet bien heureuse. Courage et persévérance ! Vous le savez, la couronne de glorieuse immortalité attend ceux-là seulement qui auront persévéré jusqu’à la fin. Laissez votre nouvelle sainte Cécilia venir prendre rang dans votre famille bienheureuse, sans vous arrêter au vain mépris de qui que ce soit, et priez pour vos persécuteurs. Votre modération, votre charité, votre courage, votre piété, les feront rougir à la fin. Dieu est votre protecteur. Ne le serai-je pas aussi, moi, votre ami ? Qui donc pourriez-vous craindre ? Mon bon ange gardien m’a suggéré d’adresser à mes amis Murray la lettre que je joins à celle-ci, et que je laisse ouverte afin que vous la lisiez, et qu’elle serve à réconforter votre cœur. »