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ÉLISABETH SETON

« Hélas ! combien l’appellent par son adorable nom, tandis qu’ils vont le chercher là où il ne réside pas ; ne voulant pas le reconnaître ici, sur son autel.

« Qui de nous, ayant goûté, ne fût-ce qu’une fois, combien le Seigneur est doux dans son sacrement et dans son véritable sanctuaire ; qui de nous, ayant trouvé le pain qui alimente son âme, la force qui soutient son travail, l’hostie de sa propitiation et de ses actions de grâces, son espérance, son refuge, pourrait penser sans angoisse à ce culte dépouillé, dépourvu de consolation, auquel sont réduits ceux qui ne connaissent pas le trésor de notre foi ? Triste culte, fondé sur des mots dont ils n’ont rien pris que l’ombre ; tandis que nous jouissons de la substance adorable, dans le plus intime de nos cœurs. Culte glacé, quand on le compare avec les délices de notre oblation de chaque jour, dans laquelle Jésus intercède pour nous ! »

« Ô mon âme, lorsque la nature infirme succombe, lorsque nous sommes lasse de nous-même, affaiblie de tous côtés, découragée par des rechutes continuelles, accablée de soucis et de tristesse, venons tout mettre à ses pieds avec suavité et douceur. Réconciliée, encouragée par celui qui le représente sur la terre, tremblante toutefois, et pénétrée du sentiment de nos imparfaites dispositions, approchons-nous de la source de toute grâce !… Adoration, gratitude, amour, joie, paix, contentement céleste ! »


XVI


Harriet et Cécilia Seton, les deux plus jeunes belles-sœurs d’Élisabeth, n’avaient cessé ni de l’admirer, ni de l’aimer. La voir traitée comme une paria leur était un amer chagrin ; et Cécilia, étant tombée malade, supplia sa famille de la faire venir.

Son état était grave ; on n’osa la refuser et l’on envoya chercher Madame Seton. Elle vint et continua de visiter