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ÉLISABETH SETON

La fière nature d’Élisabeth se révoltait parfois contre les assujettissements et les humiliations de sa vie. C’était l’occasion d’une lutte d’autant plus méritoire qu’elle était plus obscure. Du reste, chaque jour ajoutait à sa paix, et la sainte communion lui était une source inépuisable de joie.

« Qu’elle est douce, écrivait-elle dans son journal, qu’elle est douce la présence de Jésus ; qu’elle a de consolations pour l’âme accablée, languissante ! elle apporte une soudaine paix ; elle est un baume à toute blessure. Ô céleste bonheur ! ô délices au delà de toute expression…

« Qui sera mon refuge maintenant ? C’est Jésus !… Jésus, que je trouve partout… jusque dans l’air que je respire. Oui, partout ; et dans ce sacrement, sur cet autel, aussi actuellement, aussi réellement présent que mon âme est présente à mon corps ; et aussi dans ce saint sacrifice, offert maintenant, chaque jour, comme il a été offert un jour sur le Calvaire. Miséricordieux Sauveur, rien se peut-il comparer à notre bonheur et à vos bienfaits ? Adoré Seigneur, augmentez ma foi, perfectionnez-la, couronnez-la. Elle est votre propre don ; et le plus cher de tous, le plus précieux ! Après m’avoir tirée de l’abîme, portée dans vos bras à votre bercail, gardez-moi dans vos doux pâturages et conduisez-moi vers la demeure éternelle. »

« Jésus est donc là, nous pouvons aller à Lui, le recevoir, il nous appartient ! Nous pourrions méditer cette pensée et l’approfondir pendant l’éternité, que nous n’en saisirions pas encore la réalité, si ce n’est par notre foi. Il est là ! pensée céleste, vérité certaine !…

« Disons sans cesse son nom d’amour, comme un ravissant murmure. Il nous gardera des bruits discordants qui se font autour de nous. Le reste ne se peut exprimer. L’harmonie du ciel commence pour nous quand le silence se fait sur tout ce qui est du monde, et que nous disons et redisons encore : « Jésus, Jésus, Jésus ! »