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ÉLISABETH SETON


21 décembre.

« Une sorte de langueur s’est emparée de son esprit en même temps que de son corps. Pourtant il a dit qu’il devait sortir, qu’il voulait sortir en voiture. Le docteur Carlelach m’a dit tout bas que rien qu’à l’essayer il pourrait y rester. Mais lui refuser ce qu’il désirait était presque impossible. D’ailleurs, le docteur a dit que rien ne pouvait être pire que de le contrarier. On l’a descendu dans un fauteuil, appuyé sur des coussins que soutenaient mes bras tremblants. Nous sommes partis. Ô mon Dieu ! vous avez bien fait de me soutenir à cette heure… Au bout de cinq minutes, nous avons été forcés de revenir, de le sortir de la voiture et de le porter sur son fauteuil, dans l’escalier et à son lit. »


22 décembre.

« Jour voilé de sombres nuages, mais calme. »


23 décembre.

« La souffrance a semblé diminuer un peu. Il a voulu encore essayer d’une nouvelle sortie en voiture. J’ai pris avec moi Mme  de Tott, la dame qui nous loue la maison. Nous sommes revenus mieux que nous n’étions partis. Il semblait mieux se soutenir. J’ai commencé vraiment à croire que ces sorties lui seraient bonnes… »


24 décembre.

« Souffrances continuelles. Pour la première fois, il ne peut plus du tout quitter son lit. Il a parlé avec tendresse de ses chers petits enfants ; remercié Dieu de lui avoir donné le temps de réfléchir, de l’avoir soutenu par de si grandes consolations goûtées dans sa parole et dans la prière. Il a reposé jusqu’à minuit, grâce à quelques gouttes de laudanum. Ensuite il s’est éveillé ; s’est éton-