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ÉLISABETH SETON

rêve qu’elle y fit. Elle vit des anges debout sur la rive. Compatissants et radieux, ils l’encouragèrent à gravir les hauteurs escarpées.

C’est en mer, à la date du 14 novembre qu’Élisabeth écrivit le solennel engagement qui suit :

« Après avoir médité sur l’infirmité de notre nature corrompue qui voudrait l’emporter en nous sur l’esprit de grâce, me sentant pleine d’effroi à la pensée que la moindre indulgence à ces penchants me conduirait à d’innombrables offenses envers Dieu, dans l’anxiété d’une âme qui tremble de déplaire à son adorable Seigneur, j’ai pris aujourd’hui l’engagement solennel, avec l’aide de son Saint-Esprit, de ne plus jamais exposer cette nature corrompue, infirme, à la tentation même la plus légère, du moment que je le pourrai éviter. C’est pourquoi, s’il plaît à notre Père céleste de me ramener encore au milieu des miens, je ferai chaque jour le sacrifice de mes plus innocents désirs, de crainte qu’ils ne me détournent du vœu solennel et sacré que je viens de prononcer. Mon Dieu, par la force de votre Esprit-Saint, imprimez ce vœu dans mon cœur. Que la force de votre Esprit me défende, me soutienne, qu’elle me garde d’oublier jamais que vous êtes mon tout ; et que, sans un cœur pur, fidèle, souverainement, dévoué à votre sainte volonté, je ne pourrai entrer dans votre royaume. Ô Dieu, veillez sur moi, pour l’amour de Jésus-Christ. »

Le 18 novembre, les côtes d’Italie apparurent aux regards des passagers ; et, au moment où toutes les cloches sonnaient l’Ave Maria, le navire entra dans le port de Livourne. Mais, au départ, on avait négligé certaines formalités, et, la fièvre jaune sévissant à New-York, l’équipage et les passagers du brick américain allaient être traités comme des pestiférés.