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que tous les oiseaux du ciel chanteraient autour de lui sans l’empêcher de distinguer le petit bruit qu’une certaine fenêtre fait en s’ouvrant. Mais je suis en frais de compromettre l’oreille de la famille.

Figurez-vous que moi, qui aime tant les oiseaux, je ne les reconnais pas toujours à la voix ; cela choque Angéline. « Quoi, dit-elle, une musicienne, une Darville, prendre le chant d’une linotte pour le chant d’une fauvette ! » Ce n’est pas elle qui commettra pareille erreur.

« Et pourtant, dit-elle, dans ma famille on n’a jamais su que croquer des notes. »

Cela ne l’empêche pas d’aimer la musique et de la sentir à la façon des anges. Elle dit que, selon saint François d’Assise, la musique sera l’un des plaisirs du ciel, et cette pensée me plaît beaucoup. Au fond, je crois que nous avons tous quelque crainte de nous ennuyer durant l’éternité.

C’est aujourd’hui la Saint-Louis. Nous ne l’avons pas oublié. Pauvre France ! Angéline dit, comme Eugénie de Guérin, qu’elle filerait volontiers la corde pour pendre la République et les républicains.