Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cela n’empêche pas que je ne sois contente qu’Angéline ait appris à baisser les yeux — ces beaux yeux dont je n’ai jamais pu dire au juste la couleur — mais pardon, c’est à toi de les décrire.

Je t’avouerai que cette histoire de l’étang m’a donné une belle peur. De grâce, qu’allais-tu faire là ? Je n’ai pas coutume de critiquer le soleil, mais en pareille circonstance, jeter des gerbes de feu autour d’Angéline, c’était bien imprudent. Au fait, peut-être en as-tu vu plus qu’il n’y en avait. N’importe, tu as bien fait de fermer les yeux.

Tu dis qu’elle t’aimera. Je l’espère, mon cher, et peut-être t’aimerait-elle déjà si elle aimait moins son père. Cette ardente tendresse l’absorbe. Quant à M. de Montbrun, je l’ai toujours cru favorablement disposé. Si tu ne lui convenais pas ou à peu près, il t’aurait tenu à distance comme il l’a fait pour tant d’autres.

Je t’approuve fort de lui avoir confessé ton équipée. D’abord la franchise est une belle chose, et ensuite Angéline, qui ne cache jamais rien à son père, n’aurait pas manqué