Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.


15 octobre.

Depuis plusieurs jours, je n’ai pas ouvert mon journal où je me suis promis de ne plus écrire son nom. L’amour de Dieu est une grâce, la plus grande de toutes les grâces, et il faut travailler à la mériter. Puis, est-ce l’élan donné par une main puissante ? — il y a en moi une force étrange qui me pousse au renoncement, au sacrifice. En recevant la lettre du P. S.*** (âme généreuse, celle-là), j’ai joint son humble médaille au médaillon que je porte nuit et jour, et qui contenait, avec le portrait de mon père, le sien à lui. Ensuite, j’ai ôté celui-ci et par un effort dont je ne suis pas encore remise, je l’ai jeté au feu avec ses lettres.


16 octobre.

Je ne regrette pas ce que j’ai fait, seulement j’en frémis encore, et sans cesse je pleure parce que son portrait et ses lettres sont en cendres.

Je me demandais avec tristesse si ces