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y a des vies qui sont une mort continuelle. Sans doute, vous êtes faible, épuisée, fatiguée de souffrir, mais savez-vous quel nom nos pauvres sauvages donnent à l’Eucharistie ? ils l’appellent ce qui rend le cœur fort.

Mon Dieu ! qu’est-ce qui soutient le missionnaire contre la puissance des regrets et des souvenirs ? Dans son isolement terrible, au milieu de misères et d’incommodités sans nombre, qu’est-ce qui le défend contre les visions de la patrie et du foyer ?

Nous aussi, nous sommes faibles, et, si nous demeurons fermes, c’est, comme dit saint Paul, à cause de Celui qui nous a aimés. Soyez-en sûre, la communion console de tout. Que dis-je ? « Mon ami, écrivait un missionnaire, qui a reçu depuis la couronne du martyre, communier c’est toujours un grand bonheur ; mais communier dans un cachot, quand on porte le collier de fer avec la lourde chaîne, et qu’on a vu déchirer son corps de boue, c’est un bonheur qui ne peut s’exprimer. »

N’en doutez pas. Jésus-Christ peut tout adoucir ; c’est un enchanteur ! Il est venu apporter le feu sur la terre. Puisse-t-il