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comme les heures d’ivresse, tout passe — et avec quelle merveilleuse rapidité ! — Il me semble que c’est hier, que bien embarrassé, j’attendais monsieur votre père sur la route de Valriant, pour le prier de me mettre au collège parce que je voulais être prêtre.

L’avenir disparaîtra comme le passé. L’avenir, le véritable avenir, c’est le ciel, Ah ! si nous avions de la foi.

Dans les beaux jours de l’Église, être chrétien, c’était savoir souffrir. Parmi les martyrs, combien de jeunes filles ! Vous les représentez-vous pleurant le bonheur de la terre et les douceurs de la vie ? Nous aussi, nous sommes chrétiens, mais comme disait Notre-Seigneur : « Quand le Fils de l’homme reviendra sur la terre, croyez-vous qu’il y trouve encore de la foi ? » Ô douloureuse parole ! Et pourquoi, si dégénérés que nous soyons, nous comprenons que le martyre est la grâce suprême, et nous n’oserions comparer aucune volupté de la terre à celle du chrétien qui pour Jésus-Christ, s’abandonne aux tourments.

Mon enfant, vous le savez, il y a aussi un martyre du cœur. Oui, Dieu en soit béni, il