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forêt, ou qui, n’ayant jamais vu qu’une goutte d’eau, voudrait s’imaginer l’océan.


1er octobre.

« Seigneur, disait la pauvre Samaritaine, donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif. »

Profonde parole ! mes larmes ont coulé chaudes et abondantes sur le livre sacré. Quelle soif de naufragé peut se comparer à mon besoin d’aimer ?

Depuis ce matin, j’ai toujours présente à l’esprit cette délicieuse scène de l’Évangile. Tantôt j’ai pris la bible illustrée pour y chercher Jésus et la Samaritaine.

Et comme cela m’a reportée aux jours bénis de mon enfance, alors que sur les genoux de mon père, je regardais ces belles gravures que j’aimais tant ! Je me souviens que j’en voulais à la Samaritaine qui ne donnait pas à boire à Notre-Seigneur.

« Si vous connaissiez le don de Dieu et celui qui vous demande à boire ! »

Et, mon Dieu, ce besoin d’aimer qui s’accroît de tous nos mécomptes, de toutes