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l’amour, et tous les efforts de la passion sont semblables à ceux de la tempête qui n’arrache à l’abîme, que ces faibles débris, ces algues légères que l’on aperçoit sur les sables et sur les rochers, mêlés avec un peu d’écume.


25 septembre.

J’ai repris l’habitude de faire lire. Quand je lis moi-même, je m’arrête trop souvent, ce qui ne vaut rien.

L’histoire me distrait plus efficacement que toutes les autres lectures. Je m’oublie devant ce rapide fleuve des âges qui roule tant de douleurs.

Aujourd’hui j’ai fait lire Garneau. Souvent mon père et moi nous le lisions ensemble. « Ô ma fille, me disait-il parfois, quels misérables nous serions, si nous n’étions pas fiers de nos ancêtres ! » Il s’enthousiasmait devant ces beaux faits d’armes, et son enthousiasme me gagnait.

Maintenant, je connais le néant de bien des choses. Que d’ardeurs éteintes dans mon cœur très mort !

Mais l’amour de la patrie vit toujours au