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changer ? et qui pourrait l’en blâmer ? Chère sœur de mes larmes, veuillez croire que dans le meilleur de mon cœur, je souhaite qu’il oublie et qu’il soit heureux.



28 août.

Pourquoi la pensée qu’il en aime une autre me bouleverse-t-elle à ce point ? Voudrais-je donc qu’il se condamnât à une vie d’isolement et de tristesse ? Ne suis-je pas injuste, déraisonnable, de le tenir responsable de l’involontaire changement de son cœur ? changement qu’il eût voulu cacher à tous les yeux — qu’il eût voulu se cacher à lui-même.

Pauvre Maurice ! Et pourtant qu’il m’a aimée ! Ne serait-ce pas la preuve d’une grande pauvreté de cœur, d’oublier toujours ce que j’en ai reçu, pour songer à ce qu’il aurait pu me donner de plus ?


29 août.

Rien n’est impossible à Dieu. Il pourrait