Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/213

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tendresse qui fait que le cœur tout entier s’émeut, se livre et s’écoule. Alors je croyais que la douleur partagée c’était une force vive qui mêlait à jamais les âmes.

Combien de fois, pour soulager mes tristesses, Maurice n’a-t-il pas chanté !

Maintenant, jamais plus je n’entendrai ce chant ravissant qui faisait oublier la terre — ce chant céleste qui consolait en faisant pleurer.


18 août.

J’ai rêvé que je l’entendais chanter : « Ton souvenir est toujours là » et depuis… ô folie ! folie !

Je ne suis rien pour lui. Il ne m’aime plus ; il ne m’aimera plus jamais.

Pourtant, au moment de partir, de me quitter pour toujours, il m’a dit : « Angéline, si vous revenez sur cette injuste, sur cette folle décision, vous n’aurez qu’à me l’écrire. Souvenez-vous-en. »

Non, je ne le rappellerai pas ! Sans doute il viendrait, mais on ne va pas à l’autel couronnée de roses flétries.