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ANGÉLINE DE MONTBRUN

J’ai passé la nuit à la fenêtre, mais le temps ne m’a pas duré. Que la campagne est belle ! quelle tranquillité ! quelle paix profonde ! et quelle musique dans ces vagues rumeurs de la nuit !

On a ici des habitudes bien différentes des nôtres. Figure-toi, qu’avant cinq heures M. de Montbrun se promenait dans son jardin.

J’étais à le considérer, lorsque Angéline parut, belle comme le jour, radieuse comme le soleil levant. Elle avait à la main son chapeau de paille, et elle rejoignit son père, qui l’étreignit contre son cœur. Il avait l’air de dire : « Qu’on vienne donc me prendre mon trésor ! »

Chère Mina, que ferai-je s’il me refuse ? Que puis-je contre lui ? Ah ! s’il ne s’agissait que de la mériter.

À bientôt, ma petite sœur, je m’en vais me jeter sur mon lit pour paraître avoir dormi.

Je t’embrasse.

Maurice.