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sur sa poitrine où reposait son viatique : « Amour sauveur, répétait-il, je vous la donne… Ô Seigneur Jésus, parlez-lui… Ô Seigneur Jésus, consolez-la. »

Et moi, dans l’agonie de ce moment…

Seigneur compatissant, Jésus, roi d’amour, roi de gloire, notre frère divin, c’est prosternée le visage contre terre, que je devrais vous rendre grâces. Comment fortifiez-vous vos rachetés avec les défaillances de votre force infinie, avec le poids de votre croix sanglante ? Dans nos cœurs de chair, que mêlez-vous à la douleur qui transperce et qui broie ? Jésus tout-puissant, vous m’avez fait accepter, adorer votre volonté. J’offris mon cœur au glaive, et en ce moment plus douloureux que mille morts, j’avais de votre bonté, de votre amour, de votre compassion, un sentiment inénarrable.

Ah ! dans mes heures de faiblesse et d’angoisse, pourquoi ne me suis-je pas toujours réfugiée dans ce souvenir sacré ? J’y aurais trouvé la force et la paix. La Paix… Je l’avais dans mon cœur quand mon père expira dans mes bras, et lorsque le prêtre récita le De profundis, moi,