elle tomba dans une prostration complète, absolue, qui fit désespérer de sa vie.
Aucune parole ne saurait donner l’idée des angoisses, de la douleur de son fiancé. Tout ce que peuvent des créatures humaines, Maurice et Mina le firent pour Angéline.
Ils lui sauvèrent la vie, mais ils ne purent l’arracher au besoin de se plonger, de s’abîmer dans sa douleur.
Elle en avait ce sentiment intense qui se refuse à la consolation, qui est incompatible avec toute joie. C’est en vain que Maurice et sa sœur tâchèrent de l’amener à faire célébrer son mariage.
« Plus tard, plus tard. Je vous en prie, Maurice, laissez-moi le pleurer », répondait-elle, aux plus irrésistibles supplications de son fiancé.
Il avait été décidé que Mlle de Montbrun ne retournerait à Valriant qu’après son mariage. À cela elle consentit volontiers, mais inutilement, on mit tout en œuvre pour la décider à ne pas le différer.
Dans l’hiver qui suivit la mort de M. de Montbrun, Mlle Darville entra au noviciat des Ursulines.