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« Mais, à ce moment, une alouette, s’envolant du rocher, le frappa au visage de son aile et s’élança vers le ciel en chantant.

« La parole expira sur ses lèvres. Il pâlit affreusement, et du regard suivit l’oiseau avec une attention extraordinaire, solennelle.

« L’alouette monta tout droit, d’un vol facile, rapide. Nous l’avions perdue de vue dans les nuages que nous entendions encore son chant. — Elle va porter au ciel les joies de la terre, lui dis-je, sans trop savoir ce que je pensais.

« Lui détourna les yeux, se recula brusquement, et, cachant sa tête contre le rocher qui domine la mer, sanglota.

« Saisie de surprise et de douleur, pendant quelques instants, je le regardai pleurer dans l’ombre, puis je m’élançai vers lui ; mais, d’un geste de la main, il me retint à distance.

« Combien de temps il resta ainsi, je ne saurais le dire.

« Quand il revint à moi, un reste de larmes mouillait encore son visage, mais il avait l’air décidé et tranquille.

« Sans chercher à rien expliquer : Partons, dit-il, partons, si vous le voulez bien. Le jour baisse, il est temps de descendre.

« Ces paroles si ordinaires, prononcées de sa