« M. et madame de Champlain, arrivés avant nous, nous attendaient pour dîner.
« Pendant le dîner, M. de Champlain nous donna ses instructions sur les endroits de la falaise d’où l’on a la plus belle vue, et mon oncle fit demander une voiture.
« Mais la voiture arrivée, il se déclara fatigué. Vous m’excuserez bien, mignonne, dit-il, sortant sa robe de chambre des profondeurs de son sac, Charles est très capable de vous conduire.
« Charles évite de se trouver seul avec moi. Je n’étais pas sans l’avoir remarqué souvent, et je me sentis gênée.
« M. de Champlain nous regardait avec une expression singulière, indéfinissable.
« Lui n’était pas fatigué du tout et aurait aimé à nous accompagner, dit-il, mais il avait tant à faire.
« Bref, nous partîmes seuls, Charles et moi.
« Le temps était fort beau, les routes passables. Je trouvais un charme incomparable à tout ce que je voyais, sans trop savoir pourquoi, car, du côté de la mer, des bois fermaient l’horizon et, le long du chemin, on ne voyait guère que d’humbles maisonnettes éparses.
« Notre cocher avait l’ordre d’aller vite. Il avait aussi de très bons chevaux et nous filions grand train.