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— Je ne me plains pas, dit Charles Garnier, surpris de son accent.

— Ma foi ! Je ne vois pas trop de quoi vous pourriez avoir à vous plaindre ici… à moins que votre petite cousine ne vous prenne en aversion… Mais la réception qu’elle vous a faite prouve de bons sentiments… Comment la trouvez-vous, votre petite sœur Gisèle, comme vous l’appelez ?

— Mais grandie… embellie… tout à fait charmante… Et vous, lieutenant ?

— Mademoiselle Méliand est fort bien, répliqua froidement le militaire.

— Fort bien ! répéta Charles Garnier, riant. Réginald, il faut que vous soyez bien fatigué… tout à fait éteint ?…

— Vous avez raison, interrompit l’officier, riant un peu pour déguiser son embarras : dire de mademoiselle Méliand qu’elle est fort bien, c’est parler misérablement.

Il se leva brusquement, et s’approchant d’une fenêtre, souleva les rideaux.

Le temps était calme, le ciel très pur.

— Une belle nuit, Garnier, dit-il, allons faire un tour au jardin.

— Un peu surpris de la demande, Charles Garnier ouvrit la fenêtre et les deux jeunes gens passèrent au jardin. La lune l’éclairait d’un demi-jour ravis-