de plus ; et, chaque fois que j’entre dans ma chapelle de Québec, je le demande à Dieu. Elle est bien petite et bien pauvre, cette chapelle : mais — riez de moi — il me semble que j’y prie mieux qu’à Notre-Dame.
— Cela s’explique : c’est le premier temple du vrai Dieu sur cette terre idolâtre, et c’est vous qui l’avez fait bâtir.
— En effet, j’ai bien à remercier Dieu… C’est dans cette humble chapelle que nous avons inauguré le culte catholique sur les bords du Saint-Laurent… Tous mes colons étaient autour de moi. Il y eut communion générale, et, après la messe, grand Te Deum, au son de l’artillerie.
— C’était… ?
— Le 25 juin 1615. Il faisait un temps magnifique… La forêt semblait se réjouir ; je vous avoue que j’étais heureux.
— La joie est en raison directe de la peine, comme vous disiez tantôt.
Grande vérité !… et, je le répète, gardez-vous de me plaindre jamais. Il y a des joies qui sont une source intarissable de force pour l’âme.
— Je le crois ; mais il faut un effort sanglant pour atteindre à ces joies-là.
— Non pas : Dieu les donne quand il lui plaît. Pour moi — s’il m’est permis de me citer — toutes