Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

large… M. de Champlain était désolé de n’avoir pas de place où me loger… Moi, j’étais charmée de la promenade : et il y avait de quoi.

— Voyons, madame, donnez-nous un peu l’idée de cette promenade-là, dit M. Garnier.

— C’est difficile… Il faudrait vous faire voir le Saint-Laurent et Québec par le plus beau coucher du soleil… Au bord de l’eau, à travers la brume d’or, on apercevait l’habitation et la chapelle… Partout ailleurs, c’était la forêt, la vraie forêt immense et profonde… Je vous avoue que j’étais ravie de mes domaines.

— Monsieur de Champlain, demanda madame Garnier, est-ce qu’on ne flatte pas un peu les faiblesses du fondateur de Québec ?

— Sérieusement, non, madame. Au soleil d’été ou couvert de neige, Québec est admirable… J’ai beaucoup voyagé, mais, nulle part, je n’ai vu rien de plus beau.

— Le soir de notre arrivée, poursuivit madame de Champlain, nous nous promenâmes longtemps sur le pont du vaisseau. Cette heure-là m’a laissé un souvenir ineffaçable. Autour de nous, tout était si beau, si paisible, si sauvage ! Je vous assure qu’il faisait bon d’écouter M. de Champlain et de rêver à l’avenir de la Nouvelle-France.

— La Nouvelle-France ! répéta madame Gar-