Elle n’avait jamais fini d’admirer le jardin où tout verdissait, où tout allait fleurir.
Elle passait des heures entières à examiner les tableaux, les meubles, les tapisseries.
— Plus de grilles ! plus d’inscriptions funèbres !… disait-elle gaiement.
Mais, il y avait, dans la chambre de Charles Garnier, un tableau qui la faisait songer, qui lui inspirait de graves pensées.
Ce tableau — œuvre d’un maître — représentait Ignace de Loyola regardant le ciel.
— Charles aime beaucoup ce tableau, lui dit madame Garnier, un jour qu’elle la surprit à l’admirer. Il ne se lasse pas de le regarder… suivant lui, il semble que le saint va dire encore : Ah ! que la terre me paraît vile, quand je regarde le ciel.
Certes, l’aimable femme était loin de vouloir attrister Gisèle et, pourtant, ses paroles eurent cet effet.
Elle s’en aperçut ; et riant, et caressant les cheveux noirs de la jeune fille :
— Allons, chère enfant, dit-elle, il faut en prendre votre parti… Vous savez bien que votre futur est un échappé du ciel… Pour s’en convaincre, il suffit de regarder ses beaux yeux qui parlent sans cesse d’un monde invisible… Mais, soyez