personne. C’est incontestable. Ma tante dit même que j’ai déjà épuisé un plaisir : celui de vieillir. »
Les lettres de Charles n’étaient pas tout à fait ce que Gisèle aurait voulu. Ses lettres qui la charmaient tout d’abord, quand elle les relisait, elle croyait y trouver une singulière contrainte, comme une sorte de tristesse ; mais cette impression se perdait vite dans mille autres impressions enivrantes.
La vie moussait, pétillait dans son cœur de seize ans.
Elle avait des gaietés folâtres, des gaietés d’enfant, et passait des heures entières à jouer avec Numa, le beau chien de Charles.
— Mais, disait M. Garnier, lorsqu’on sait regarder, on voit bien qu’elle est sérieuse.
Il la promenait dans les musées, dans les palais, dans les lieux historiques.
Homme de goût, de plus, fort riche, le magistrat avait fait, de sa maison de campagne, une délicieuse retraite. En cela, il avait été fort aidé par sa femme, très entendue, très active et passée maîtresse dans l’art de fondre tous les détails d’ameublement et d’ornementation en un ensemble harmonieux.
Gisèle aimait cette belle villa où tout semblait convier à la joie… au bonheur.