réservant pour la captivité ceux qu’ils jugeaient pouvoir les suivre assez vite, faisaient main basse sur tous les autres. Ils attachaient les malades, les enfants, dans les cabanes et y mettaient le feu.
Lui courait partout, afin d’ouvrir le ciel à ceux qui allaient périr. Il pénétrait dans les cabanes déjà toutes en feu pour chercher les enfants, les catéchumènes, et les baptisait au milieu des flammes. Atteint de deux balles dans les entrailles, il tomba… L’Iroquois qui avait tiré sur lui le trouva évanoui, baignant dans son sang… Il le crut mort et se contenta de le dépouiller. Un peu après, la connaissance lui revint. Il fut vu, levant les mains au ciel… priant pour se préparer à mourir.
Le P. Henri s’arrêta un instant pour laisser couler ses larmes, puis il reprit :
Il était mourant…mais ces sauvages l’occupaient encore, car étendu dans son sang, il tournait la tête à droite et à gauche, tâchant de voir autour de lui… À quelques pas, un pauvre Huron, aussi blessé à mort, se tordait dans d’atroces souffrances, Charles l’aperçut. Il n’avait plus qu’un souffle de vie : par un miracle de volonté, il parvint pourtant à se lever. Mais à peine avait-il fait deux pas qu’il tomba rudement par terre… Il réussit encore à se relever,