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Il tourna la tête et aperçut un sauvage de haute taille qui restait immobile à l’entrée de la cabane.

— Le Cerf-Rusé ! murmura Charles Garnier reconnaissant l’un des Hurons réfugiés à Saint-Joseph.

Il se leva et du geste invitant le sauvage à s’avancer :

— Mon frère est le bienvenu, dit-il, à haute voix.

D’un pas singulièrement léger, le Huron traversa la cabane et resta debout, immobile et sans rien dire, à côté du feu.

Sa taille vigoureuse, ses yeux hardis, la parfaite symétrie de sa tête intelligente avec ses larges épaules, faisaient de ce sauvage un bel échantillon de la race humaine à l’état de nature.

Il portait une robe de castor, des mocassins déchirés couvraient ses pieds nerveux, mais malgré la saison avancée, il n’avait pas de coiffure.

— Tu viens d’Aendoë ?[1] demanda le P. Garnier, avec le plus pur accent des naturels.

Le Huron fit signe que oui.

— C’est Aondecheté[2] qui t’envoie ?

Pour toute réponse, le messager plongea la main

  1. Île Saint-Joseph.
  2. Le P. Ragueneau.